vendredi 24 octobre 2008

Ancien blog... anciens billets


Ce 20 février 2007...
Ai commencé les corrections de deux nouvelles éditions pour la WDR et le Festival Offenbach de Bad Ems : Pomme d'api ainsi qu'Apothicaire et Perruquier. Les sources ne manquent pas pour ce dernier (manuscrit autographe, partition de copiste, matériel d'orchestre, livrets et chant-piano (d'ailleurs, le contenu de ces document divergent parfois, Boudinet étant ténor ou baryton, selon...). Mais en ce qui concerne Pomme d'api, coté sources, c'est maigre. Un matériel ancien, un chant-piano, un livret... Ce qui permet la constitution d'une belle édition nouvelle, moderne, propre, exempte de fautes (il y a du boulot, comme d'habitude...), avec une belle partition d'orchestre. Mais pas question d'avoir de l'inédit... Enfin, je constate une fois de plus que cet opéra-comique est vraiment un petit bijou, si joliment tourné. Sans oublier que Gustave a été pensé pour un travesti et non pour un ténor, par qui il est généralement chanté
Ce 9 fécrier 2007...
. Les concerts et enregistrement de Croquefer avec l'orchestre de Montpellier ont été annulés. Mais à la place se dessine un récital avec soprano et orchestre : Elégie d'Offenbach. Je vous en dirai plus long dès que les choses seront fixées. Pour Croquefer, ce n'est que partie remise... certainement avec nos amis de Pasdeloup qui se réjouiront d'ajouter un nouveau succès à leur liste (du moins je l'espère). C'est d'ailleurs le premier concert qu'on a donné ensemble à Gaveau en 2004 (en costumes !) et qui a remporté évidement l'enthousiasme du public mais aussi de l'orchestre. Les musiciens en parlent encore.
. En contribution avec l'OEK (Offenbach Edition Keck - Booesey & Hawkes), deux récitals lyriques viennent de sortir en CD : Joseph Calleja : The Golden voice chez Decca (avec l'air du Mont Ida de La Belle Hélène), et Elina Garanca : Aria Cantilena chez DGG (avec l'air des Militaires de La Grande-Duchesse de Gérolstein).
Ce 8 février 2007...
. Une nouvelle bonne critique pour notre CD "Le Financier et le Savetier" dans Opéra Mag.
. Réunion avec les dirigeants de l'Orchestre des concerts Pasdeloup pour parler de la saison prochaine. Un concert au Châtelet se dessine pour le 10 novembre prochain : Un Festin chez Offenbach. Il y sera évidement question de victuailles et de libations... 5 chanteurs autour d'une table. Pour le reste de la saison, nous réfléchissons encore. Cela dépendra aussi des salles qui nous accueillent. Ont été aussi évoqués les futurs enregistrements. C'est encore top secret...
. Ma collection s'est enrichie de plusieurs nouvelles pièces de choix : les partitions de deux mélodies très rares : Sortie de bal et Sarah la blonde, une photos (aussi très rare) de Marie Cico (qu'Offenbach appréciait particulièrement...), différentes photos d'interprètes (Judic, Lassouche, Mme Peschard, Van Ghell), l'exemplaire d'Ismael de La Grande Duchesse de Gérolstein, une lithographie de Céline Chaumont.
. Le projet de disque de musique de chambre que nous allons enregistrer grâce au soutien et à la générosité de notre mécène Eva Roger Rehfuss avance bien, du moins dans ma tête. Il s'agira d'une série de disques au programme divers et varié : tout ce qui concerne la musique de salon, celle d'Offenbach, mais aussi celle d'après Offenbach (quadrille, fantaisies...). Il y aura du chant, du piano, du violoncelle et même des petits ensembles (quintette à cordes, flûte et hautbois.)... J'ai une grande tendresse pour ce projet que j'ai envie de préparer avec des amis, de façon artisanale, en prenant le temps de bien faire les choses, loin du système actuel infernal qui nous oblige à tout bâcler et nous sentir perpétuellement sur une corde raide...

Sur un volcan

Quand j'ai enregistré l'ouverture de Sur un volcan avec l'Orchestre National de Montpellier, je ne connaissais pas l'opéra dans son ensemble, n'ayant alors réalisé que que l'édition de l'ouverture. Maintenant que je connais bien la pièce, et surtout les thèmes repris dans le prélude, je sais que je dirigerais cette musique d'une façon très différente, que ce soit dans les tempi ou même les intentions. Mais je ne renie pas pour autant cette première version et son interprétation très "épidermique" qui a un charme très italien, à la Nino Rota. En tout cas, c'est ainsi que je la percevais en 2003.

jeudi 23 octobre 2008

Gaston Rey : un début de biographie...


Voilà bien longtemps que je cherchais quelques informations biographiques sur le chanteur et comédien Gaston Rey, un des piliers de la troupe de la Radio Lyrique. Je viens enfin de trouver quelques lignes le concernant dans un journal de 1947 : Radio 47. Je m'empresse de vous en faire profiter :

 

Gaston Rey a presque suivi à la lettre le vieil adage : Tel père..." Fils de chef d'orchestre et frère d'un professeur de violon au Conservatoire, il était dès sa prime jeunesse attiré par le chant (il fut un adorable enfant de chœur, parait-il). Il en serait peut-être resté là d'ailleurs, si l'opposition de sa mère pour toute vocation artistique ne l'avait obligé d'étudier le musique en cachette. Influence paternelle ou esprit de contradiction ? 

Tant et si bien qu'à dix-huit ans, il était soliste de clarinette à l'Opéra de Marseille, 300 interprétations de Werther... son sens profond de l'humour ne pouvait s'accorder avec une seule tâche, fut-elle si noble.

En 1932, il par pour Lille... dans l'intention de chanter. Il retrouve sa voix. En 34, il "monte" à Paris, cré Fragonard, et passe très souvent à la radio. Il touche à peu près à tous les genres. Un chanteur à voix de composition comique acquiert avec la radio une étonnante souplesse. Du style Chevalier à celui de Baugé, de Lakmé à La Veuve joyeuse, du tour de chant à divers galas, du lyrique... à la comédie.

En effet, Gaston Rey s'est aussi senti attiré par l'art dramatique. Il fit de la télévision, il fit du théâtre. Il participe encore à de nombreuses émissions de variétés autant comme baryton léger qu'en excellent acteur. 

On l'entendit récemment dans L'album de famille, Les compositeurs en pantoufles, L'école des vedettes, et même dans les Beaux soirs du caf'conç. Cette dernière émission, nous dit-il, lui permit de contrôler, avec un brin de fantaisie, certaines intonations qui lui furent utiles dans le lyrique. Il aime la radio pour sa faculté de se "déplacer", de se connaître donc. 

Actuellement, il joue dans l'opérette Phi-Phi, fait de nombreuses synchronisations (plus de 70 films à son actif), a de très grands projets dont il ne parle pas, naturellement. 

mercredi 1 octobre 2008

Grümmer et le Freischütz

Je suis en train d'écouter Elisabeth Grümmer dans le Freischütz. Ca c'est du beau chant. Et de la belle musique évidemment... 

La Haine d'Offenbach

Non, je n'ai pas la haine de la musique d'Offenbach. Je vous rassure. Simplement, je prépare en ce moment une nouvelle édition de La Haine, musique de scène de Jacques Offenbach pour le drame de Victorien Sardou.

Une pensée grisante me vient à l’esprit : dire que je suis certainement la seule personne au monde (vivante) qui connait le contenu de cette partition... Ah non, nous sommes deux. Il y a aussi ma copiste, Gisèle David, qui en a fait la saisie. Mais autrement, le manuscrit dormait dans les archives familiales depuis la mort d'Offenbach. Antonio de Almeida l’a vue, mais il n’est plus de ce monde. Et paix est son âme.

Voilà encore une partition tout à fait singulière. Je vous en parlerai dans les jours qui viennent sur ce nouveau blog que je suis heureux d'inaugurer aujourd'hui. Mais déjà quelques infos : Offenbach a été aidé par Vinzentini (comme pour Le Voyage dans la lune) qui a revu certains passages, ajouté quelques petites choses, pratiqué des coupures, avec l'accord du maestro bien sur - nous ne sommes pas dans la même configuration que pour Les Contes d'Hoffmann. Dieu soit loué ! Enfin, voilà encore une partition riche d'une musique qui va en surprendre plus d'un. Parfois très moderne. De très belles mélodies. La Marche Religieuse est d’un wagnérisme renversant. Question chromatismes des plus hardis, Offenbach ne s'est pas privé. Il y a parfois des dissonances qui me font regarder à trois fois le manuscrit, pour vérifier si je ne me suis pas trompé. L'œuvre a été un véritable puzzle en ce qui concerne la reconstitution. Mais après tout, c'est mon boulot, et je l'aime vraiement. Ce qui a été surtout agréable, c'est de trouver l'ensemble des pages manuscrites dans le même lieu. Ce n'est pas courant malheureusement... Et surtout de retrouver l'ensemble de la musique. Seul manque le début du premier chœur, mais celui-ci avait été supprimé avant la création et sa coda transformé en entracte. Je ne désespère tout de même pas de retrouver un jour ces pages. Ca fait d'ailleurs longtemps que, pris par mille autres occupations, je ne suis pas reparti à la chasse aux manuscrits, armé de mon télescope magique (nb : il s'agit du Keck, le télescope le plus grand du monde, c’est vrai, allez voir sur Google, et mon ami et éditeur Winfried Jacobs lui a trouvé une utilité magique qui nous fait toujours bien rire lorsqu'on l'évoque... La recherche d’autographes offenbachiens…

Mais pour en revenir à La Haine, il s'agit d'une nouvelle commande de René Koering pour le festival de Radio France et Montpellier. Le projet repose sur une adaptation de la pièce de Sardou pour récitants, chœurs et orchestre. Et pour les récitants, il est question de ce qu'on trouve de plus célèbre et talentueux comme acteurs français. Mais attendons que la production soit un peu plus avancée pour en dévoiler tous les secrets. 

A bientôt...

JCK